jeudi 8 novembre 2007

Un poème d'Albertine Benedetto

Un poème d'une amie après un passage sur le Chemin des Dames, sur les sculptures rendant hommage aux tirailleurs :

CONSTELLATION DE LA DOULEUR (Christian Lapie, septembre 2007)


Au Chemin des Dames
Faut pas des grands mots
Des qui cliquettent
Au revers des discours
En métal mémoire mensonge
Maman
Dans la langue intraduisible
Entre les barbelés de ceux restés
Propres sous le verre des médaillons


Au Chemin de leurs Mânes
C’est des mots humbles
A ras de terre boue cris
Des mots en listes aussi
Interminables comme
Avant les grands départs
Diouf Bessé Faro
Dieng Diembelé Dabo
Kirisamba et Diakité
Guillaume l’Etoilé tous
Expulsés des boyaux de la guerre
En colonnes encore
Rangés en monuments


Chemin des Dames


Pas de mots assez nus pour
La patience des morts dans leur froid infini
Mais des bleuets
Comme on fleurit des tombes
Et ces longues faces aveugles
Taillées dans le bois calciné

3 novembre 2007
Albertine Benedetto


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